50 milliards de chiffre d’affaires, 450 000 emplois, voila ce que pèse la filière bois en France ! 

Relayé pas France Bois Forêt qui intègre les forestiers privés et donc l’amont, par France Bois Industries Entreprises qui regroupe l’aval, le message a été déployé auprès des parlementaires lors de la présentation de la loi d’avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt. Mais ses échos ont résonné jusque dans les ministères puisque Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture et Arnaud Montebourg au redressement productif, ont officialisé le présence de la filière bois au sein du Conseil National de l’Industrie (CNI).

> LA FILIERE RECONNUE

La constitution de comité stratégique de filière bois (CSF Bois) positionne ainsi cette dernière parmi les autres filières industrielles, aux côtés de l’aéronautique, de l’automobile ou du nucléaire.

Un positionnement dont il n’y a pas à rougir au vu des chiffres cités plus haut, mérité depuis longtemps pourrait-on même ajouter ! Et pour une fois, il ne s’agit pas d’une couche de plus sur le mille-feuille mais bien un perchoir dans ce parlement industriel où les enjeux de la filière et les actions proposées seront débattues entre l’Etat et le monde professionnel.

Le conseil stratégique remettra cet été son contrat de filière, proposant les mesures qui contribueront au développement industriel de la filière bois. Approvisionnement, promotion du bois dans la construction, normalisation, caractérisation des bois feuillus, formation sont des pistes annoncées, le pain ne manque pas sur la planche …

> DEFI POUR LE BOIS

Le bois es positionné désormais dans une perspective d’avenir. Mais cette place que gagne ce matériau n’est pas sans soulever des interrogations quant à sa disponibilité en tant que ressource. Dernièrement, la grande préoccupation des scieurs, tant feuillus que résineux, a été d’alerter les pouvoirs publics de l’impact de l’export de nos grumes vers l’Asie. Les conflits d’intérêt entre les divers usages traduisent l’inquiétude d’une secteur tiraillé entre tradition et innovation.

Malgré le risque qu’engendrent ces tensions, les producteurs forestiers peuvent y voir tout de même un grand espoir. Certes, quelques équilibres en place pourront bien basculer, au nom de la destruction créatrice chère à Schumpeter. Si l’on prend l’exemple du bois énergie, souvent décrié au nom d’une concurrence déloyale, sur le segment du pellet, on est passé en France en 10 ans de 50 000 tonnes produites à un million ce qui nous place en troisième position derrière la Suède et l’Allemagne. Dans le même moment, l’industrie papetière se restructure au loin, au plus proche des grands bassins de production asiatiques ou sud-américains.

L’enjeu est de taille: il s’agit de donner au bois les moyens de contribuer au développement économique national. Ce défi doit se réaliser dans l’unité de la filière ; plus que jamais producteurs et transformateurs doivent œuvrer de concert dans ce but commun.

La hausse du prix des bois en Franche-Comté ces derniers mois traduit les tensions du marché, sachant que la conditions météo exécrables y ont beaucoup contribué.

Quelques références des marchés

Prix indicatifs constatés.

Vente ONF de Champagnole : 9 Avril 2014

Bois faconnés à la mesure (classement comtois)
Sapin
de 1 à 2 m³ de 73 à 83 € /m³
de 2 à 3 m³ de 74 à 80 € /m³
> 3m³ de 80 à 88 € /m³
Bois sur pied à la mesure
Sapin
> 1 m³ billons de 48 à 72 € / m³
Trituration de 17 à 26 € / st

Vente ONF de Pouilley-lès-Vignes : 15 Avril 2014

Bois façonnés bord de route
Chêne de 56 à 453 € / m³
Hêtre de 45 à 75 € / m³
Frêne de 77 à 121 € / m³
Robinier de 80 à 112 € / m³
Charme de 47 à 55 € / m³